PIERRE VASSILIU : Film (Barclay – 60283 - 1974)

Biographie Express en forme de tablier de sapeur  

(texte publié dans PLAYLIST de Mickael DARD chez Chicmédias) 

50 pop songs, 50 affiches, 50 textes de 50 auteurs dont Bertrand Burgalat, Jean-Daniel Beauvallet, Serge Bozon, Étienne Charry, Thierry Jousse, Mehdi Zannad, Vincent Vanoli, J.-B. Guillot…   

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Pierre Vassiliu est né sans moustaches en 1937. 

1952 - Il a quinze ans. Trop turbulent pour ses parents et pour ne pas en venir roumain (son père est médecin immigré d’Europe de l'est) il quitte le Do-Mi-Si-La-Do-Ré. Son dada c'est le cheval, il est petit, il sera jockey avant de faire des disques ! Il donne des cours d'équitation et fait entendre ses chansons à deux célébrités déjà en selle qui l'encouragent à prendre les rènes de sa destinée. Il quitte le paddock avec à peine un léger duvet sous le nez. (1958 - Service militaire en Algérie. Coupe réglementaire) 

1960 - Il écluse – Dans les cabarets parisiens il rode ses chansons poétiques et ses fantaisies grivoises. Rasé de près, guitare en bois vert à la main, il va son petit bonhomme de chemin qui sent bon les noisettes. Au petit conservatoire de la télé en noir et blanc il est interdit de pousser plus loin la gauloiserie. Madame Mireille ne veut pas. 

1962 - Les Beatles sont glabres et inconnus des français c'est aussi l'année du premier succès : Armand, fausse chanson réaliste au refrain de fin de banquet. Puis vient le Twist anti-yé sur le label Decca disques. Twist syncopé (!) au texte moqueur : « J'aime mieux faire des mathématiques que de jouer de la guitare électrique, yé yé yé yé laisse-moi étudier...» . Il fera quand même la première partie des Chevelus de Liverpool à l'Olympia, adaptera du Rhythm and Blues pour Willy Lewis (Les Chats Sauvages) et en 1966 il enregistre un jerk bien caustique La Foire Aux Boudins (Jerk Beurk) ! 1967 - Fin de la période Decca. C'est pas ça qui va l'empêcher de dormir. Il est maintenant chez Barclay - Poil au nez ! 

 Fin 60 – Son goût pour les musiques des Amériques et la réalisation de musique pour le cinéma l'amène à fréquenter des musiciens de tout poils, des velus et des barbus issus du magma de la pop française. 

1970 - Les arrangements sont au goût du jour. Son petit ventre s'arrondit mais toujours pas de bacchantes. 1972 - C'est lors d'un séjour à Dijon, dit-on, que la moustache lui monte au nez. 

1973 - Qui c'est celui là ? il mène sa Buarque avec succès sur les rives du Brésil avec une adaptation d'une chanson du Chico du même nom. Chanson solaire qui éblouira le Hit-Parade national et lui rapportera beaucoup de pesetas. Sur le même 45 tours FILM en est la face cachée : après une soirée bien arrosée Pierrot va aux putes. Musique lancinante et arrangements soignés, c'est parti pour une série de réussites. Je résume : Tard le samedi soir, un pingouin en vadrouille à Montpellier trouve un journal dans le hall de l'aéroport... Il est la voix du coq ménestrel : Adam de La Halle, dans la version française de Robin des Bois de Walt Dessinait. 

1974 – 1993 - Plein de trucs ici (Lubéron) et là (Sénégal) et une moustache à la Vercingétorix. 2014 - Après une vie d'humour, de musique et de bonne bouffe il est enterré ascète. (en Hérault) 

Bruno Lagabbe dit Le Colonel – Septembre 2021

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